On The Hook : le blog qui fait des crochets
Lecteurs poubelles…

Non mais tu as appris ça ? Nabilla a poignardé son petit ami !

Euh, c’est qui Nabilla ?

C’est une STAR ! Allo?! Tu regardes pas la télé ou tu ne lis pas les magazines ?

NON !

 

[Dire qu’avant on scandait FREE MANDELA, maintenant on parle de #FreeNabilla]

Je balance sur le net un texte amer comme certain jette une bouteille à la mer.

Sans espoir d’être lu et encore moins d’être liké, je continuerai  sans cesse de noircir le papier.

Submergé de news, d’infos… De l’actu poubelle vous êtes devenus nymphos.

Éboueurs lettrés, vous n’êtes que les réceptacles de cette nouvelle presse spectacle.

Fous d’elle, qu’importe le fond ou le style, pour vous la vérité en est devenue futile.

Idiots et destructeurs, vous raffolez de ces titres mensongers et racoleurs.

Cachée derrière cette expression de culture populaire…Votre soif de connaissance, n’est plus que misère.

Vous ne parlez plus que de biz et de buzz et ne vous rendez plus compte que l’on vous bifle et vous baise.

Rien est trop con pour retenir votre attention…Cadavres, potiches, bouffons sont l’essence de vos collations.

Non mais Allo?! C’est le moment de décrocher, on ne peut se complaire plus longtemps dans cet amas de stupidités et de clichés.

N’y voyez ici aucune arrogance ou encore condescendance, juste le constat sur la dérive de nos existences.

Oui, on est ce qu’on écrit et on devient inéluctablement ce qu’on lit.

Je ne suis qu’un utopiste, qui met en lumière une réalité qui m’ attriste.

Je ne peux rien changer seul mais je ne poserai jamais sur mes espoirs, cet épais linceul.

Couverture de presse, tissu de la honte, cache-misère… Ne fermons plus les yeux, il est temps de tous partir en guerre.

Ouvrons les yeux… Les bons !

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# Bee Challenge

À tout allure…

Pourquoi tout doit aller si vite…?

En un éclair, en un claquement de doigts, rapide, instantané, tout doit être immédiat. Plus le temps d’attendre, de patienter, de contempler, tout file. Pourquoi ?

On a peur de manquer, de rater, de passer à côté… Anxieux à l’idée de perdre notre temps, de mourir sans avoir, plutôt que d’être. Le temps est aujourd’hui assimiler à l’argent, il faut le rentabiliser, en tirer un max car c’est devenu notre nouvelle devise  » time is money « .

Nous nous hâtons, nous courrons comme des dératés vers des désirs vains et inassouvis mais qui nous occupent. Il nous donnent l’impression d’exister en remplissant nos vies.

Nous perdons notre temps à vouloir en gagner…

On veut brûler les étapes, griller la politesse, nous sommes impatients. Pressés de finir, d’achever pour pouvoir recommencer encore et toujours. Nous sommes atteints de boulimie temporelle, d’une fièvre compulsive d’actions. On ne prend plus le temps de comprendre ou d’apprendre.

Aujourd’hui, le temps ne sert qu’à prendre, s’échiner à faire. On se lance alors à corps perdu vers une frustration sans fin qui voit se succéder les tâches les une après les autres sans même en mesurer leur importance.

Le temps donne du sens, il qualifie, il donne une valeur.

(Le vin se bonifie avec le temps…)

Le temps permet d’exceller, de sceller l’acte de sa manière la plus réfléchie et aboutie.


On optimise, on rabote, on écourte pour que toutes nos envies, tous nos besoins soient satisfaits. Nous vivons à tout allure, nos chemins se tracent puis s’effacent.

Nul besoin de regarder derrière, nous avons tellement à vivre. Demain c’est aujourd’hui, nous planifions, imaginons, anticipons car nous sommes tout puissant. 

Prévoir c’est gouverner et nous dirigeons nos vies comme des bolides fonçant droit en plein mur.

Je ferai l’amour aux étoiles…

Mon cœur, mon âme, mon esprit n’aspirent qu’à atteindre le Cosmos…

Je m’ouvre à l’univers prêt à accueillir toute la magnificence du ciel

Nu face à l’infini grand, je me trouve infiniment petit…

Mais dans cette nuit claire, je me laisse guider par vos lumières

Etoiles, je vous aime ! Je vous maudit !

Si proche à mes yeux mais tellement loin…

Je me lance à corps perdu dans vos directions,

Je rêve de vous, de vos gravitations.

Dans vos bras, j’irai me reposer, jolies constellations.

Vou…te céleste, moi terrestre.

Cassiopée, Andromède attendez-moi, je viens vous retrouver.

tatouage-papillon
Mes papillons et moi…

Combien de temps dure la vie d’un papillon ? 

Cela dépend des espèces mais c’est environ 3 jours… 3 jours et puis s’en va.

3 jours et la magie de la vie, l’intensité des couleurs disparaissent en un éclair pour ne devenir que poussières. Je suis un chasseur de papillons, un collectionneur d’instantanés, uniquement là pour saisir ce battement d’ailes, ce battement de cils, ce battement de cœur … Cette peau qui frémit sous des doigts experts ou cette conscience fragile qui d’un seul coup se perd.

Tout va si vite, tout nous échappe …Une envie, un désir, un amour… Un amour symbolisé par ces petits papillons dans le ventre qui arrivent aussi rapidement qu’ils disparaissent.

Ils nous transcendent, nous désarçonnent mais à force de se terrer dans nos tréfonds, de naviguer aux confins de nos entrailles… Ils s’éteignent puis nous empoisonnent… Voilà ici, le nœud du problème.

Il faut les libérer, les laisser vivre, les laisser achever leur mission…Celle de propager, l’espoir et le bonheur pendant 3 jours.

3 jours, c’est court mais c’est la vie entière de nos très chers lépidoptères.

Tout est une question de temporalité…

A l’échelle du papillon, il s’agit d’une éternité. Mais un bref répit pour nous autres membres de l’humanité. 

Alors ne gouttons pas notre plaisir et apprécions l’effet de cette nuée colorée qui chaque jour donne à chacun le temps d’espérer et de respirer.

Célébrons l’effet papillon…

 

Butterfly Effect : Clockwork Indigo

arrache cœur
L’arrache coeur

Comment portes-tu ton cœur ?

En pendentif, en bandoulière à la portée de tous, à la vue de qui veut le voir.

Tu es du genre démonstrative, le monde entier peut l’attester ton palpitant c’est du 24 carrât…carrément pur !

Il brille de mille feux, il crée l’étonnement, la convoitise…

Remarquée et remarquable, tu agites les pensées des plus opportunistes, des plus cupides, des plus minables.

Prends garde à toi et à ces yeux envieux qui s’illuminent à la vue de ton précieux.

Car ta foi en l’être humain te perdra.

Ta générosité te transformera en une proie facile que l’on délestera de ce joli poids.

Comme beaucoup de choses sur cette terre, ton cœur a un prix, une valeur.

Et tu ne feras pas exception, alors ne t’en étonnes pas. Pour se rapprocher toi, ils seront prêts à tout, à en faire des tonnes.

Pour une seule chose, ton cœur.

De gré ou de force, il trouvera un jour ou l’autre preneur. Il fera le bonheur de tous les voleurs ou receleurs, tous ces hommes sans cœur.

Alors prends soin de lui et ne l’expose pas aux ennuis.

Range-le au plus profond de ton intimité où seul les personnes de confiance sont conviées…

Mes espoirs, mes montgolfières…

 

Mes espoirs sont comme ces montgolfières qui s’ élèvent lentement dans le ciel…

Rencontre d’une froide réalité et de la chaleur de mes sentiments.

Elles s’ envolent et se laissent emportées inexorablement,

Vers un ailleurs lointain entre l’inutile et l’essentiel.

J’ envoie ces petits ballotins par milliers

Jour après jour, sans même connaître leurs parcours

Quel que soit la destination ralliée…

Ils flottent, ils dérivent, ils s’évanouissent à la tombée de la nuit

Ils sont ce qui m’ anime, ce qui m’aide à vaincre l’ennui

Comme une nuée d’étoiles, ils brillent et s’éloignent

Bleus, blancs, rouges, bariolés… Je les regarde au-delà des montagnes

 Gonflés de courage, de mes peurs, de mes désirs,

Ils sont les esquisses d’un avenir…

Lequel ?

Sans ailes !

Voués à retomber et à s’écraser…

De l’air chaud, une nacelle et du tissu !

De vieilles chimères, des promesses d’un bonheur à toujours déçu.

Peu m’ importe, j’aime ces montgolfières, ces vaines prières

Ces ballotins qui voguent dans un infini divin.

Le baiser, un baiser… encore un baiser !

Parfois sucré, parfois salé… Souvent passionné, parfois fébrile. Ce premier baiser est un souvenir flou, une sorte de mirage. Parfois Imaginé, parfois rêvé… Souvent volé. Il nous échappe. Insaisissable, il est venu effleurer notre cœur comme les ailes d’un papillon en plein été. Doux, tiède, léger…Nos bouches se sont unies. Elle était ma bouche, j’étais la […]

Charles Bukowski : le génie dans la bouteille

Connu sous le nom du « dirty old man », l’auteur du journal d’un vieux dégueulasse est un artiste aussi lumineux que sombre. A l’image de son « there’s a bluebird in my heart », Charles Bukowski ne veut pas nourrir ce petit oiseau bleu dans son cœur  pour le faire grandir mais tout le contraire. Ce bluebird est un oiseau mazouté, Bukowski l’inonde de whisky pour le noyer et fume des millions de cigarettes pour l’étouffer. Il veut tuer cet oiseau bleu qui niche dans son cœur. Le cœur d’un homme meurtri, blessé et désabusé par la vie.

Cependant, ce bluebird est resté en vie jusqu’ à sa mort et a toujours chanté une musique que le Buk n’a que très rarement assumé. A travers certains écrits, Bukowski nous a montré à quel point cet oiseau était beau et porteur d’espoirs.

Apôtre de la déchéance, de la noirceur la plus sombre et de la folie humaine, Charles Bukowski fait partie de ces écrivains qui prennent nos tripes et les broient afin de nous les servir en repas… Celui du condamné car nous sommes tous incarcérés dans nos petites vies sans relief et sans importance selon lui.

Il dépeint dans un style cru, sans fioriture, la réalité de la vie humaine telle qu’il la voit à travers le prisme d’une bouteille un peu trop vide et de ses couil*** un peu trop pleines.

Dans « the laughing heart » ou le cœur riant en français, le poète le plus dégueulasse du 20ème  siècle révèle au monde entier que l’oiseau bleu dans son cœur n’est pas mort et que derrière cette armure faite de crasse et de cochonceté sommeille un formidable génie qui aime la vie :

[youtube nEbIuDuW7l8 nolink]

The Laughing Heart

your life is your life
don’t let it be clubbed into dank submission.
be on the watch.
there are ways out.
there is a light somewhere.
it may not be much light but
it beats the darkness.
be on the watch.
the gods will offer you chances.
know them.
take them.
you can’t beat death but
you can beat death in life, sometimes.
and the more often you learn to do it,
the more light there will be.
your life is your life.
know it while you have it.
you are marvelous
the gods wait to delight
in you.

En version française :

Un cœur riant

Ta vie est ta vie
Ne te laisse pas abattre par une soumission moite
Sois à l’affût
Il y a des issues
Il y a de la lumière quelque part
Il y en a peut-être peu
Mais elle bat les ténèbres
Sois à l’affût
Les dieux t’offriront des chances
Reconnais-les
Saisis-les
Tu ne peux battre la mort
Mais tu peux l’abattre dans la vie
Et le plus souvent tu sauras le faire
Le plus il y aura de lumière.
Ta vie, c’est ta vie.
Sache-le tant qu’il est temps
Tu es merveilleux
Les dieux attendent et se délectent de toi.

 

 Bluebird : 1992

[youtube lyMS4qJ8NXU nolink]

Une animation du poème :

[youtube jsc3ItAKSLc nolink]
city of shadows
Des Fantômes

Nous traversons la vie comme des fantômes. Nous sommes ces électrons sans atomes.

Condamnés à achever notre existence dans l’anonymat le plus complet comme attirés par d’obscures cavités. Nous sommes destinés à disparaître, à nous effacer sous le poids des années et de notre irrésistible volatilité.

Nous sommes cette flamme qui s’éteint, ce baiser sans lendemain. Le spectre d’une vie passée que l’on aperçoit à la croisée des chemins.

Oui, nous sommes des fantômes, ces âmes perdues que plus personne ne nomme.

Nous étions nos idées, nos mensonges, nos espoirs. Au crépuscule de nos vies, nous ne voyons plus qu’ une ombre dans le miroir.

Nos vies n’étaient que le trait d’union entre le néant et l’inconnu. Quand vient la fin, nous sommes nus, exempts de tout vice et de toute vertu.

Pendant que le temps s’écoule, tout ce que nous avons crée s’écroule. Nous n’avons ni rêve ni cauchemar. Nous n’avons plus de mémoire.

Mon âme est ailleurs et fuit l’Alzheimer. Nous sommes les fantômes de ce que nous étions…

L’ivresse des sentiments / Amour contemporain

Nos corps se mélangent rythmés par les battements sourds de nos cœurs. J’effleure sa peau, le souffle court, je sais que je ne tiendrai pas des heures. Elle a ce truc… dans les yeux, ce reflet… dans les cheveux, ce truc qui m’intrigue, m’étrique et m’éclate… Je suis au paradis, cette fille m’inspire, m’attire, elle m’épate.

Sentiment d’ivresse, tout tourne autour de moi. Elle est ma boussole, mon repère,  je bois ses mots, me laisse bercer par sa voix.

Totalement imbibé, je titube, je zigzague… Déjà aimante, elle m’agrippe et m’alpague.

Niché dans ses bras, je sens son corps chaud et brûlant, humer son odeur, en un mot enivrant.

Malgré une vision trouble et altérée, mon âme la voit belle et bien éclairée.

Je ne vois qu’elle. Une silhouette qui danse, danse encore et déploie ses ailes. Je la soulève sans peine, sans corde ni ficelle…

La voilà portée aux nues mais qui es-tu belle inconnue ?

 

Le temps n’avait pas d’emprise sur nous… Mais l’alcool nous mettait à genoux !

 

Verre après verre, je commençais à voir rouge. Prêt à tirer sur tout ce qui bouge.

Complètement canné par les spiritueux, je perdais mon air charmant pour mon air le plus vicieux.

Cet ange virevoltant se faisait démon dément. Elle me tentait, m’aguichait, me mordait jusqu’au sang.

Incapable de voir les traits de son visage, je ressentais intensément l’appel de ses rivages.

Exquise et précise, mon appétit, elle aiguisait. Piquante et ardente, ma patience, elle détruisait.

[Je n’avais malheureusement plus qu’une chose en tête, lui faire l’amour dans les toilettes.]

Mon désir semblait être sans fin. Rongé par l’envie, je n’avais plus de frein.

 

Le temps s’arrêta et dans ses yeux, je me noya…

 

Pour attirer mon attention, elle agita les lèvres avec conviction.

Dans un bref moment de lucidité, je fis un ultime effort pour l’écouter.

Les mots qu’elle me susurra resteront à jamais gravés en moi.

 

Elle : « J’en ai marre de danser, mes talons me font mal aux pieds… Tu ne veux pas qu’on le fasse là dans le couloir, t’inquiète personne ne pourra nous voir »

 

Pourquoi, je te raconte ça ? Peut-être parce que c’est une belle histoire, de celle qui redonne espoir, dont on aime s’abreuver lorsqu’il n’y a plus rien à boire.

Ma plume papillonne et griffonne aujourd’hui, grâce à cette envie, cette pulsion à laquelle j’ai dit oui.

Ici et là au rythme passionné de nos divins va-et-vient, j’entends encore ses mots comme un refrain.

Cecily brows teenage wildlife

Quel que soit l’endroit, j’ai envie de toi…Baladons-nous dans les bois et laissons le loup crier aux abois.

Vis la vie

Né dans le sang, mort dans la terre.

Que dire de ce passage sur cette planète Terre ?

La première fois que tu ouvres les yeux,

Le monde est flou et déformé.

Mais lorsque tu les fermes à jamais,

Tout est clair et précis.

Comme si tout avait été écrit.

Entre éphémère instant et amère destin,

Le temps a coulé.

Les minutes se sont évaporées.

Il s’en est passé des merveilleuses, des médiocres et des minables.

La réalité de nos vies se situe dans ce grand écart.

Des choses exposées, de celles qu’on laisse au placard.

Entre ce tout et ce rien.

Ce début et cette fin.

Le reste n’est que littérature.

Des lettres et des maux indigestes.

Des paroles et des pensées que l’on regrette.

L’essentiel est là.

Au cœur de tout ce qui nous touche.

De la dernière image au dernier goût en bouche.

talon torture
Un petit pas pour la femme, un grand pas pour l’inutilité

Bruillant, sonnant et trébuchant… Le sol, je percute. Je suis ce lien entre le sommet et ta chute.

Je donne de la hauteur, j’affine, je galbe, je transfigure. En d’autres mots, je te donne de l’allure.

Rite de passage, je suis à la fois un calvaire et l’objet de tes désires. M’utiliser est loin d’être une partie de plaisir.

Je prends souvent mon pied en soirée. Laisse-moi te faire danser.

Je suis l’atout charme dans les grandes occasions. Je compense ton manque d’imagination.

Je marque le monde de mon empreinte et fais l’objet de quelques plaintes.

Prendre mes jambes à mon cou…Moi, pas du tout !

J’avance fier, je roule des mécaniques même si parfois je suis pathétique.

Certains me voient comme un symbole d’élégance, d’autres de véritable inconscience.

Loin d’être terre à terre, je donne des vertiges. J’aime la douleur que je t’inflige.

Je fige mes adorateurs dans des clichés, ramenant l’humain à cet inutile objet.

Je suis un sacrifice pécuniaire et physique… A tes yeux je suis magnifique.

Je meurtris, je tords, je broie mais ne perd jamais de mon éclat.

J’aiguille les démarches et ne laisse pas place à l’erreur. J’ai toujours imposé de la rigueur.

Depuis la Grèce Antique, je fais des émules. Rarement, je ne recule.

Auparavant, objet des puissants, je me suis fait accessible. Je suis créateur d’émotions pour les plus sensibles.

JE SUIS…. LE TALON.

Le talon

Le poème du Crochet

Mon crochet est ma plume, ton sang sera mon encre.

De ta peau, de ton corps, je ferai mon antre.

Dans tes abysses, je plongerai à ne plus rien n’y voir.

Dans la noirceur de ton âme, je me ferai ivoire.

Ton esprit se consume, mon cœur comme cendrier.

L’amour  nous consomme, rien ne sert de l’oublier.

Je l’écris avant que tout ne s’efface, tes cris ne laisseront aucune trace.

Néant moins

Qu’est-ce qu’il y a de pire que le néant ?

Rien.

Ou peut-être que si…

Un rêve déçu.

Une idée perdue.

Il n’y a rien de plus terrible qu’une parole qui s’envole.

Une promesse non tenue.

Une lumière qui s’éteint.

Pas aisé de passer du tout au rien.

Le tout est fait de petits rien.

Alors que le rien n’est fait de “rien du tout”.

Lorsque le néant prend les traits de l’espoir.

Avance masqué.

Se tapit dans le noir.

Ce dernier est brutal, malveillant et sournois.

Il fait mal.

Ce petit bonhomme terne,

Aux airs de ne pas y toucher.

Nous fait souffrir.

C’est un tyran, un vaurien.

Un imposteur, un escroc.

Une grande illusion.

Lorqu’il insinue dans nos pensées naïves,

La graine du possible.

Une réalité fictive.

La chute est vertigineuse.

Car le néant nait en toute chose.

Mais ne se retrouve nulle part.

Nos illusions, nos espoirs, nos rêves.

Disparaissent comme par magie.

Attirés par une immensité sans nom, sans adresse, sans identité.

Telles des lucioles par la nuit.

Nous sommes anéantis.

Aspirés par le vide.

Le trou noir, la page blanche qui reflète l’absence absolue.

“Ceci n’est que la mise en lumière du rien, le néant sous un néon”

essaim d'oiseau
A la fuite du Spleen

C’est bientôt l’hiver, les feuilles mortes tapissent le sol, le ciel est chargé d’un gris foncé virant au noir.

Le vent souffle, il balaie mon âme. Un sentiment de désolation me traverse.

Enlisé dans l’ombre du jour. Je traverse tel un fantôme, cette période de l’année crépusculaire.

Nous sommes en Novembre.

Les rubriques nécrologiques ne désemplissent pas. Les morts se ramassent à la pelle.

Le froid me saisit et me glace le sang. La nuit se réjouit et gagne du temps. L’empire de l’obscurité étend son territoire à perte de vue.

La vie se fait plus pénible : mes pas plus lourds, mon souffle plus court, le bruit plus sourd.

La pesanteur de mon être se ressent. Un mal être contagieux se propage.

Rien avoir avec la gastro saisonnière, c’est le Spleen. Pire aujourd’hui, qu’hier.

Une sorte de diarrhée morale.

Un état de déprime généralisé. Une mélancolie chronique poussée à son point le plus critique.

Sorte de trou noir aspirant l’individu dans ses pensées les plus sombres. Le plongeant dans les profondeurs des limbes. Une chute sans fin dans le pays des ombres.

Machine infernale qui broie nos âmes. Transformant nos sourires en larmes.

Rien n’est limpide. Tout est teinté d’obscurité. Le passé devient trouble, le présent flou et le futur… Quel futur ?

Je n’en ai cure ! Tout cela m’assassine.

L’ennui mêlé à l’angoisse étreint mon cœur, le temps qui passe me tue à petit feu.

Celui de la cheminée est déjà consumé. Je suis frigorifié !

Mes rêves, mes espoirs disparaissent dans un panache de fumée.

Mon esprit est une prison au plafond pourri et aux murs délabrés. La mort peut-elle m’en libérer ?

Victime des ténèbres je suis en proie aux pires desseins. Mais, d’un coup, je vois l’espoir dans ce noir essaim.

Jetant un œil vitreux par la fenêtre, je me demande si je perds la tête.

Est-ce un mirage ? J’aperçois des corbeaux fendre ces noirs nuages.

Ils volent vers d’autres cieux, vers des terres bénies des dieux ?

Cette migration est le symbole de l’évasion. De la victoire de l’instinct sur la raison.

Ses hordes d’oiseaux filants sous le signe du V me donne l’envie de vivre et de me relever.

C’est peut-être ça, le remède à mon Spleen.

Fuir cet environnement anxiogène qui me mine.

Faire comme l’oiseau.

Ça vie d’air pur un oiseau. Mais jamais rien ne l’empêche d’aller plus haut.