À tout allure…

Pourquoi tout doit aller si vite…?

En un éclair, en un claquement de doigts, rapide, instantané, tout doit être immédiat. Plus le temps d’attendre, de patienter, de contempler, tout file. Pourquoi ?

On a peur de manquer, de rater, de passer à côté… Anxieux à l’idée de perdre notre temps, de mourir sans avoir, plutôt que d’être. Le temps est aujourd’hui assimiler à l’argent, il faut le rentabiliser, en tirer un max car c’est devenu notre nouvelle devise  » time is money « .

Nous nous hâtons, nous courrons comme des dératés vers des désirs vains et inassouvis mais qui nous occupent. Il nous donnent l’impression d’exister en remplissant nos vies.

Nous perdons notre temps à vouloir en gagner…

On veut brûler les étapes, griller la politesse, nous sommes impatients. Pressés de finir, d’achever pour pouvoir recommencer encore et toujours. Nous sommes atteints de boulimie temporelle, d’une fièvre compulsive d’actions. On ne prend plus le temps de comprendre ou d’apprendre.

Aujourd’hui, le temps ne sert qu’à prendre, s’échiner à faire. On se lance alors à corps perdu vers une frustration sans fin qui voit se succéder les tâches les une après les autres sans même en mesurer leur importance.

Le temps donne du sens, il qualifie, il donne une valeur.

(Le vin se bonifie avec le temps…)

Le temps permet d’exceller, de sceller l’acte de sa manière la plus réfléchie et aboutie.


On optimise, on rabote, on écourte pour que toutes nos envies, tous nos besoins soient satisfaits. Nous vivons à tout allure, nos chemins se tracent puis s’effacent.

Nul besoin de regarder derrière, nous avons tellement à vivre. Demain c’est aujourd’hui, nous planifions, imaginons, anticipons car nous sommes tout puissant. 

Prévoir c’est gouverner et nous dirigeons nos vies comme des bolides fonçant droit en plein mur.